LONG TIME NO SEE!

Publié le par dorinadelie

Ça y est, je donne enfin des nouvelles, ça fait un bail...
Et oui pour ceux qui n'ont pas trop suivi, j'ai adopte la ville de Pekin pour y rester un peu plus longtemps que prévu.
On me demande combien de temps, je n'en sais trop rien, un an c'est sur, 2 ans peut être, plus a voir... Et oui, Shenzhen, c'était un bonheur de pouvoir suivre l'évolution de ma nièce, passer du temps avec ma soeur, prendre du temps pour moi, profiter de voyages a droite a gauche:

“je fais une fête a Taipei, tu viens?”
“je me marie aux Philippines, tu viens?”
“on fête Noël en Malaysie, tu viens?”
“je veux passer a Pekin, tu viens?”
et je suis venue, j'ai vu, j'ai aime, j'ai rêvé, j'ai tente... et je suis restée!

Cette capitale est un mix d'histoire digne de tous ces films d'époque, des quartiers ruraux ou on croise des poules, des canards et des charrette a chevaux; et aussi de grande contemporaneite; Kengo Kuma, Rem Koolhaas, Steven Holl, Zaha Haddid rythment le paysage.

Pekin est un coup de coeur, ça semble surprenant, cette ville est un chantier et certains ne comprennent pas. Mais lorsque je joue mon Amelie Poulain et que j'oriente les regards, les plus sceptiques semblent aussi être charmé. Après avoir vécu dans un quartier bien propre et un peu excentre qui fut mon nid douillet quelques mois, puis dans un hutong auberge espagnol en plein coeur d'un joyeux bordel bruyant, j'ai enfin trouve le quartier qui me semble parfait! Dongsishitiao, residences Haiyuncang, a 5min de coup de pédale du quartier de Sanlitun ou je retrouve souvent des amis, a 10 min a travers les hutongs d'un autre quartier de sortie, a cote des lacs.

Cette situation est pour ma vie ideal!

Un grand appartement que je partage avec ma cousine fraîchement arrivée pour un an, il vous acceuillera avec plaisir. On se lance dans des projets de vêtements, de mobilier, de deco, tout peut se faire ici, tout se fait, il n'y a plus qu'a! Tous les matins, mon trajet en vélo est un délice (malgré les danger de ce 2 roues, lorsqu'on n'est pas trop vigilant, j'ai été baptisée par un petit accident déjà oublie...). Les hutongs se transforment vite et les odeurs de constructions ponctuent mon voyage, le bois de menuiserie en amoncellement bringbalant s'évite avec soin, les peintures couleurs sang de boeuf prennent a la gorge, un nuage de poussière me frôle les yeux... Quelques slaloms entre les tricycles remplies de merdouilles pour système D de récupération, les livreurs de bières bues 24h sur 24 par ceux qui restent la sur le pas de leur porte, les enfants culs nus dans leur pantalon perces, quelques chien de compagnie bien propre aboient a mon passage...

Tous les matins, je croise les mêmes petits vieux qui commence a me sourire. Les ouvriers qui refont l'électricité et les nouveaux égouts; l'un travail, l'un porte les outils et 10 regardent, alors moi aussi je les regarde amusée de leur inefficacité. Une caserne, des jeunes militaires se donnent des coup de coude a mon passage, “la lao wai (l'étranger...) est en retard ce matin, elle a encore due commencer les soirées de w-e trop tôt cette semaine...”.

Sur le bord du lac, mon repère du temps qui passe est ce petit vieux avec son violon chinois qui joue au réveil du soleil, parfois il n'est pas encore installe, et sa mélodie me manque, parfois un danseur de Taichi l'accompagne. Dans une des dernières ruelles avant d'arriver a l'agence, je fais un petit detour pour humer l'encent derriere une porte toujours fermée, plus aucun temple en activité réellement est-ce un temple illégale?

L'agence est une famille dont le padre est un jeune archi belge. Belge, français, chinois parlant français, anglais, allemand ou juste chinois, on se comprend avec un mix de langue charmant et parfois bordélique, on se comprend donc pas toujours et ce n'est pas facile pour travailler, mais l'ambiance est douce et globalement je ne suis pas a plaindre! Mais comme d'habitude, je me sens une imposteur, comment peut on me donner tant de responsabilité? Je m'occupe d'un projet pour une boite de Pingyao: -des logements pour les employés, des villas pour les boss -un immeuble et une tour de bureau -un immeuble hôtel pour rentabiliser la parcelle avec spa, KTV (karaoke), et club lounge... Mes collègues m'aiguillent un peu mais je découvre tous les jours des baleines cachées dans ce projet qui est passé entre tant de mains avant d'être regroupé dans les miennes.

Pingyao est une des rares villes chinoises préservées grâce a un maire qui a su ne pas faire taboula rasa pour ne montrer que du neuf (il n'avait pas de sous aussi... ouf, ça aide). Un w-e récemment m'a permis enfin de mieux comprendre le contexte, j'ai hâte de faire le suivi de chantier et d'y retourner!

A Pekin, je découvre la vie d'expat, des amitiés qui se font vite, des départs fréquents qui déchirent toujours un peu... On se retrouvera, ou on ne sait pas, on verra bien, dans une autre vie, peut être... On se confie très vite sachant que la grande difficulté dans ce pays est la communication. Même si le chinois s'apprend, l'attitude chinoise ne s'apprend pas. Trop de lobotomie, trop d'oeillères, trop de culture différentes pour les comprendre entièrement. Ils sont orphelins d'une culture qu'ils tentent de se construire. Progressivement, ça avance vite et c'est extraordinaire d'être la maintenant a voir ça, mais souvent on se sent dans un monde en parallèle. Je suis épatée de voir tant de jeunes dans ces expats, beaucoup ont entre 24 et 25 ans, la vie leur est offerte a fêter et tester dans ce pays de tous les possible.

Parfois je me dis que je ne sais pas si je vais y rester longtemps justement a cause de ça. 29 ans... bientôt 30 ans, c'est un moment idéal, et une chance extra qui s'offre a moi et que je me donne la chance de vivre, mais combien de temps? Ravie de cette aventure, je sais aussi que ce petit bridée que je rêvais de vous ramener, j'aimerais bien lui donner une chance d'être un projet a réaliser. Un papa d'ici ne me semble pas des plus désirables, les bedonnants crachant rotant, qui hurlent plus qu'ils ne parlent ne me font pas vraiment rêver. Dans les expats rois du monde qui sont ravis de profiter de l'éphémère des petites locales, aucun ne me fait rêver a une véritable volonté de tenter "pour de vrai".

Je m'étais dit que je resterai si je trouvais un travail avant mon vol retour prévu (vol prevu le 8 mai 2009, j'ai commence le 4 mai chez Nicolas!), Je me fixe une petite annee de cette vie, avant de programmer un retour en fonction des aléas, ma vie est un “we'll see” dont il est stressant et doux de ne pas savoir la suite...

Combien de temps encore, on verra...

De retour a Paris entre le 23 septembre et le 7 octobre, je veux voir des expots, des concerts, des nouvelles adresses de bars rigolos, manger une pièce de boeuf, un couscous, du fromage et de la charcuterie, boire du vin... vous voir... De grosses bises emplies de cette vie au sourire qui ne detache que tres rarement mon visage...

Publié dans Moi je

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